“…Avec l'émergence, à la suite du procès Barbie (1987), d'une frénésie commémorative et du devoir de mémoire [Lalieu, 2001 ;Ledoux, 2012], le passé, ce « pays étranger » pour reprendre le titre de David Lowenthal [1985], est devenu une force plus puissante que jamais pour envisager le monde contemporain et à venir ; ce dernier montre en effet combien l'évocation désormais récurrente du passé dans l'espace public occasionne un changement de signification dans l'appréhension du patrimoine, lequel ne consiste plus seulement en une préservation des objets, mais devient une création, une construction en soi. Dès lors, le patrimoine n'est plus appréhendé comme un ensemble d'éléments ou d'artefacts transmis du passé au présent, mais comme un processus, une création permanente visant à répondre à des besoins contemporains [Ashworth, 2012, p. 187].…”