Dans les concerts réguliers organisés par les organismes de diffusion de la musique contemporaine entre 1966 et 2006 au Québec, la présence des oeuvres composées par des femmes est largement minoritaire (10 à 16 pour cent du répertoire selon les organismes) et peu intégrée (Couture 2019a). Le sujet de la progression des femmes dans le métier de composition et dans la programmation des institutions de la création artistique reste peu abordé. Il est essentiel de répertorier la portée et la nature de la littérature disponible afin d’approfondir la question et d’y apporter des pistes de solution. Une étude de la portée a été réalisée afin de dresser un inventaire structuré et analytique de la documentation disponible sur les compositrices de musique contemporaine au Québec. De cet inventaire de la littérature ressortent trois principaux constats. D’une part, malgré les grandes avancées du mouvement féministe depuis les années 1970, l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes n’est pas atteinte en musique. D’autre part, il découle de cette inégalité un certain malaise à parler de féminisme, voire du genre féminin. Enfin, de nombreuses compositrices adoptent des pratiques musicales alternatives (électroacoustique, improvisation, installation) souvent ignorées par les bailleurs de fonds et les grands médias, ce qui les soumet à une double marginalisation en tant que femmes et travailleuses en musique.