Eau Et Changement Climatique : Quelles Stratégies D’adaptation Pour La Gestion De L’eau D’irrigation Dans Le Sud-Est Tunisien

Abstract

The objective of this study was to identify the different irrigators’ strategies and to analyze the economic profitability of irrigated production systems in relation to adaptations to the scarcity of groundwater resources in a context of climate change in the South east of Tunisian. Based on surveys of 190 irrigated farms, this research shows that eighty-five percent (85%) of respondents clearly perceive climate change in southeastern Tunisia. These changes result in a decrease and an increasing irregularity of the rains, a disruption of the winter season, a greater frequency of pockets of drought and the decrease of the piezometric level of the water tables. In response to these changes, irrigators have adopted adaptation strategies, the most common of which are: offensive strategy or “chasing”, defensive strategy and contractive strategy. These strategies include various adaptation measures such as annual cleaning and deepening of wells, the use of water saving, the change of the cropping system and the reduction of irrigated area. These readjustments for most of the measures adopted by the irrigators have an impact on the elements of their operating account. In addition, offensive and defensive strategies appear to be the most economically profitable types of adaptation at the 1% level. Knowledge of different adaptation strategies and their economic returns enables adaptation options to be identified that are both realistic in terms of implementation and ambitious in terms of their objectives, and help develop priorities for adaptation of water resources for irrigation.

Changement climatique et stratégies d’adaptation des exploitations irriguées privées dans le sud-est Tunisien : Cas de la zone de Gabès-nord Tunisia

“…Ce résultat peut être expliqué, d'une part, par les mesures législatives appliquées dans cette région 8 qui limitent l'adoption de ce type de stratégie offensive (Abidi et Ghoudi, 2011 ;Leghrissi, 2012) et encourage le recours aux stratégies adaptative. D'autre part, cette stratégie requiert des charges de production élevées devant des capacités limitées d'adaptation des irrigants dans le sud-est tunisien (Mahdhi et al, 2019). Ces résultats confirment les résultats d'Alauddin et Sarker (2014) et Rezaei et al (2017) et qui montrent que la perception des agriculteurs à l'égard de la rareté des ressources en eau est l'une des variables explicatives qui influent sur le choix des mesures d'adaptation des agriculteurs.…”

“…L'accroissement très prononcé de la variabilité spatiale et temporelle du climat et de la fréquence et de l'ampleur des phénomènes extrêmes de sécheresse, conséquences directes des changements climatiques, sont déjà une réalité dans le Sud-est tunisien (Jeder et al, 2013 ;Sghaier et Ounalli, 2013). L'impact de ces évènements sur l'agriculture irriguée est multiforme (Frija et al, 2016 ;Mahdhi et al, 2019). Il pèse sur les ressources en eau souterraine (épuisement et salinité), sur l'augmentation des besoins d'irrigation, sur la baisse de la production des cultures et de leurs rendements, mais également sur l'accroissement de la vulnérabilité du secteur irrigué, en particulier, de petites exploitations familiales, qui ont de capacités limitées pour s'adapter (Jeder et al, 2013 ;Frija et al, 2016).…”

“…Il pèse sur les ressources en eau souterraine (épuisement et salinité), sur l'augmentation des besoins d'irrigation, sur la baisse de la production des cultures et de leurs rendements, mais également sur l'accroissement de la vulnérabilité du secteur irrigué, en particulier, de petites exploitations familiales, qui ont de capacités limitées pour s'adapter (Jeder et al, 2013 ;Frija et al, 2016). Face à ces évolutions, dans plusieurs régions les irrigants se trouvent obligés à investir toujours plus pour continuer de disposer d'eau douce en quantité suffisante pour leurs cultures, soit à modifier leurs systèmes de cultures pour s'adapter à la rareté et la surexploitation des ressources en eau souterraine (Frija et al, 2016 ;Mahdhi et al, 2019). Les petites exploitations familiales, qui ont des capacités limitées de creuser toujours plus profond ou de partir pour continuer leurs activités dans d'autres régions, sont aujourd'hui les plus vulnérables au changement et à la variabilité climatique.…”

“…Les petites exploitations familiales, qui ont des capacités limitées de creuser toujours plus profond ou de partir pour continuer leurs activités dans d'autres régions, sont aujourd'hui les plus vulnérables au changement et à la variabilité climatique. Aujourd'hui en l'absence d'intégration de la volatilité climatique à la politique nationale de l'eau du pays les différences s'accroissent entre les exploitations agricoles qui ont les moyens d'investir toujours plus pour avoir suffisamment d'eau et celles qui doivent adapter leurs cultures à la pénurie (Faysse et al, 2011 ;Mahdhi et al, 2019). Ainsi, des voies alternatives doivent donc être trouvées, à la fois en termes de conception et de viabilité des mesures d'adaptation innovantes à mettre en oeuvre pour atténuer les effets des changements climatiques et soutenir la durabilité du secteur irrigué en zones arides.…”

Water users associations and irrigation water use efficiency in costal oases areas of Gabes, South-eastern Tunisia

“…Water scarcity has become a main challenge for the world, with increasing demand resulting from the growing population, accelerating economic development, and rapid urbanization (Yilmaz et al, 2009;Zhou et al, 2017). Globally, irrigation water is becoming an increasingly scarce resource for agriculture in Tunisia and in many regions of the world (Hamza, 2008;Abdelhafidh and Bachta, 2016;Ben Nasr and Bachta, 2018;Mahdhi et al, 2011;Mahdhi and Sghaier, 2013;Zema et al, 2018;Mahdhi et al, 2019). Tunisia is placed in the category of the least water resources-endowed countries in the Mediterranean basin (ITES-Institut Tunisien des études stratégiques, 2011;2014;Elloumi, 2016).…”