Dynamique spatiale d’un espace à caractère steppique : le cas des Hautes Plaines sud-oranaises (Algérie)

Abstract

Les Hautes Plaines steppiques sud-oranaises représentent un milieu biogéographique ouvert et fragile. Pendant des siècles, le nomadisme pastoral en a été l’unique forme d’exploitation. La colonisation provoque une première rupture en réduisant les mouvements des tribus, brisant ainsi la complémentarité spatiale existante entre la Steppe et le Tell. Après l’indépendance, l’État algérien reprend certaines dispositions du pouvoir colonial, mais avec une volonté de développement et d’intégration de la Steppe à l’espace national. La population, encore majoritairement nomade dans les années 1960, se sédentarise rapidement devant les « bienfaits de la modernité ». Durant les années 1980, l’État se lance dans une politique de mise en valeur agricole conduisant la Steppe à la perte de sa vocation strictement pastorale. Cette nouvelle forme de mise en valeur, ainsi que la forte augmentation de la population ont entraîné une profonde restructuration spatiale.

The social driving forces of desertification in the high Algerian steppe plains

“…Due to its bioclimatic characteristics, the steppe does not allow dense settlement. Modes of coexistence that ensure the lifestyle of the different family clans while maintaining a certain ecological balance are required (Hadeid et al, 2015). The current overuse of the Algerian steppe is ecologically unsustainable (Khaldi, 2014) and leads to major socio-economic concerns (Nedjraoui and Bédrani, 2008;Bisaro et al, 2014;Akbari et al, 2020).…”

“…In addition, concessions of alfa steppes to industry (mainly the paper industry) have come at the expense of livestock interests (Marion, 1958, Entreprise scoloniales, 2017. The appropriation of herding land by settlers and the colonial administration has had a disastrous effect on the valorisation of the steppes (Boukhobza, 1982;Hadeid et al, 2015). The complementarity between north and south rangeland gradually disappeared.…”

Impact de la dynamique agricole sur la durabilité des périmètres agricoles traditionnels: cas des oasis des monts du Ksour - Algérie

“…L'espace des Ksour de la zone d'Ain Sefra a également connu ces dernières décennies un certain dynamisme. Les actifs dans le secteur agricole représentent le taux plus élevé de la région [19]. Même les autres oasis (espaces agricoles des Ksour), en déclin (dégradés et partiellement abandonnés), semblent récupérer un certain dynamisme puisque au moment où les périmètres et les exploitations de mise en valeur agricole se multiplient, ces espaces (oasis traditionnelles) commencent à renaître progressivement: le cas de Tiout, de Moghrar, de Sfissifa.…”

Impact des politiques foncières sur la typologie d’élevage et la dynamique des parcours steppiques dans la région de Naâma (ouest algérien)

“…difficiles qui ne permettaient pas une occupation sédentaire ou permanente. Ces espaces étaient gérés par des coutumes tribales et des traditions socio-spatiales (Hadeid et al, 2016). La population rurale gérait la steppe d'une manière raisonnable ; les éleveurs pratiquaient la transhumance (Ruiz et Ruiz, 1986) pour couvrir les besoins nutritifs de leurs troupeaux d'élevage durant les périodes rudes.…”

“…Ces modes de vie (nomadisme et transhumance) ont été perturbés durant la période coloniale, en empêchant les déplacements des tribus (Hadeid et al, 2016). Dès l'occupation, l'administration française a entamé l'expropriation des terres tribales à des fins de privatisation au profit des colons, en mettant en place des obstacles à la libre circulation des troupeaux par l'intensification des cultures (céréaliculture, viticulture) dans le nord algérien d'une part, et par la réglementation des déplacements d'autre part (Bencherif, 2018).…”