Dans cet article nous analysons les transformations du rôle de l’État dans la prise en charge des corps des soldats « Morts pour la France ». Plus particulièrement, nous examinons le changement de l’action publique depuis le xx e siècle, dont la systématisation du rapatriement, l’adaptation des modalités d’inhumation et la célébration individualisée des soldats. Le cas des morts pour la France apparaît ici imprégné des principes qui guident les politiques publiques sur tous les « restes humains », que ceux-ci soient civils ou militaires. Nous insistons cependant sur le fait que les restes humains doivent être compris comme partie prenante de la transformation de l’action étatique, car ils témoignent de la violence des conflits et imposent à l’État de s’en accommoder.