Depuis une vingtaine d'années, les Musées en France connaissent un véritable changement dans la gestion des collections qui s'inscrit dans le cadre d'une redéfinition de la médiation culturelle. La fréquentation, désormais centrale, oriente les projets muséographiques autour de marques, d'espaces commerciaux et de logiques territoriales qui peuvent entrer en rivalité avec les choix en matière d'expositions. De nouvelles modalités de diffusion des connaissances auprès du public bouleversent la conception humaniste issue du siècle des Lumières (Grenier, 2013). Le recul des financements publics contraint les musées publics à diversifier leurs ressources. La circulation des oeuvres d'art est encouragée, l'appel au mécénat par la création des fonds de dotations auprès d'entreprises et de particuliers se développe.
2Les objectifs culturels et sociaux sont définis par la loi n° 2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine (LCAP). Elle précise que la culture contribue « au projet de la République en rendant les Français plus libres, plus égaux, plus fraternels » (communiqué de presse du Conseil des ministres du 8 juillet 2015). Les modalités de gestion des biens classés par l'Unesco (convention du patrimoine mondial, 1972) encourageant une meilleure conservation et mise en valeur du patrimoine commun de la Nation. L'institution muséale est de plus en plus confrontée à la nécessité de concilier les valeurs d'intérêt général avec la protection de « toute collection permanente composée de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public, et organisée en vue de la connaissance, de l'éducation et du plaisir du public… » (art. 1er al. 2 de la loi n° 2002-5 du 4 janvier 2002 relative aux Musées de France). Depuis, le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, le droit à la culture par l'accès au service public culturel du plus grand nombre est consacré :