Des études microanalytiques ont été menées sur des truites Salmo trutta fario, âgées de deux ans, récoltées dans une rivière des Vosges soumise aux retombées des pluies acides et sur des truites témoins récoltées dans une rivière d'Auvergne, non soumise aux pluies acides. La rivière des Vosges est caractérisée par un pH de 5,42 et par une concentration en aluminium de 200 µg/L-1. Notre but étant de déterminer les tissus, cellules et organites cibles de bioaccumulation éventuelle de l'aluminium, nous avons analysé rein, foie, branchie et tractus digestif. Deux méthodes microanalytiques ont été utilisées pour localiser l'aluminium à l'échelle cellulaire et subcellulaire et connaître les éléments avec lesquels il peut être associé; ce sont la spectrométrie de masse par émission ionique secondaire (microscope ionique associé à un système informatisé de traitement d'images) et la spectrométrie des rayons X (microsonde électronique de Castaing associée à un microscope électronique à transmission).La microanalyse des rein, foie, branchie et tractus digestif montre l'existence de deux processus conduisant à la bioaccumulation de l'aluminium. Le premier, classiquement connu pour d'autres métaux, met en évidence une insolubilisation de l'aluminium sous forme de phosphate, dans des organites limités par une membrane : les lysosomes et les granules pigmentaires des mélanocytes. Le second, démontre la formation de volumineux dépots extra-cellulaires, atteignant 100 µm de long et entraînant la destruction du tissu. Aucune bioaccumulation significative d'aluminium n'a été observée chez des truites témoins, récoltées dans le centre de la France, où l'eau à pH 7.9 est dépourvue d'aluminium.The major harm caused by acidic precipitation is shown by a disappearance of fish. Other factors besides acidity such as aluminium levels are significantly harmful and many studies have shown that aluminium ions are toxic to fish. The only sensible course of action is to investigate the basic mechanisms by which each of the metal pollutants enters and attacks living systems. For this, one needs to be a combination of physicist, chemist, biochemist, physiologist and toxicologist. Investigations on metal bioaccumulation require very sensitive analytical instrumentation. Total analytical methods commonly used are inadequate : absorbed and adsorbed elements cannot be distinguished.Therefore, interesting information can be obtained by using physical methods of chemical microanalysis : two available microanalytical techniques are particularly suitable, X-ray spectrometry and secondary ion mass spectrometry.X-ray spectrometry, also called Electron Probe X-ray Microanalysis or Electron Microprobe (EMP) provides a means for studying the local chemical composition and structure of biological specimens. EMP can be used in association with a photon microscope or with a transmission electron microscope allowing the detection of elements at subcellular level.The Secondary Ion Mass Spectrometry (SIMS), also called Ion Microscopy, allows to visualize, analyse ...