Dressant une ethnographie des usages juvéniles des bibliothèques, l’article repère les codes comportementaux associés à l’acte de lire comme autant de composantes d’un rapport négatif à la lecture que produit le lieu : règle du silence, injonction à la solitude, capacité à s’enfermer et à rester immobile, présupposé d’autonomie, volonté de concentration. Sur la base de ces constats, cette étude invite les bibliothèques à offrir une scène d’expérimentation dynamique de formes culturelles et sociétales plus conviviales et récréatives, plus permissives et audacieuses de manière à se distinguer des institutions de la culture consacrée.