Cet article porte sur le régime linguistique canadien et les représentations du territoire, de l’identité et de l’Autre qu’il semble structurer dans la littérature et les sciences sociales acadiennes. Dans une perspective interdisciplinaire, il s’agit de montrer comment le régime linguistique canadien balise à la fois les représentations littéraires et le champ des sciences sociales acadiennes. Cette comparaison des modes de représentation de soi, de l’Autre et du territoire en sciences et en littérature permet de cerner certains aspects centraux du nationalisme acadien contemporain. L’article plaide pour un rapprochement des études littéraires et des sciences sociales et pour un élargissement des représentations du monde et du champ de production des savoirs.