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Paterson de Jim Jarmusch est une adaptation libre du poème éponyme de William Carlos William et ne parle que de poésie, ce qui pose un défi de taille. Comment inscrire le poétique dans une séquence de plans filmés? Dans une perspective sociocritique, cet article montre comment le film de Jarmusch indexe et retravaille certaines représentations du déclin propres à l'imaginaire social américain contemporain et repose de manière décalée ce qu'il faut bien appeler à nouveau « la question sociale ». Jim Jarmusch's Paterson (2016) is a free adaptation of the eponymous poem by William Carlos William and is only concerned with poetry. This represents a major challenge. How does one inscribe the poetic onto film in a sequence of live shots? The sociocritical approach adopted in this article demonstrates how Jarmusch's film reviews and reworks certain representations of decline pertaining to the contemporary American social imagination, thus questioning what must be dubbed once again the "social question". L'importance de la poésie dans l'oeuvre de Jim Jarmusch ne date pas d'hier. Au caractère contemplatif de tous ses longs métrages s'ajoute le cas de Dead Man, western inspiré directement des poèmes de William Blake et qui fait figure de précédent. Pour sa part, Paterson est une adaptation libre du célèbre poème éponyme de William Carlos William (1995 [1946-1958]) et ne parle que de poésie, ce qui n'est pas banal pour un film et pose un défi de taille (Cohen, 2017). Comment figurer le poème sur un écran? Comment inscrire le poétique et ses rythmes dans une séquence de plans filmés? Quels choix de caméra et de mise en scène inventent une prosodie visuelle qui, loin d'être coupée du monde, dit quelque chose de l'Amérique de l'après-crise (2008-2017)? L'imaginaire social et le poème filmé La primauté des formes, la répétition et la pratique citationnelle constante qui caractérisent ce long métrage lui assurent une grande cohérence esthétique, au point qu'il semble a priori constituer un univers autoréférentiel clos sur lui-même. Au contraire, le Paterson de Jarmusch indexe et retravaille certaines représentations du déclin propres à l'imaginaire social contemporain. Celles-ci touchent aussi bien à la postindustrialisation qu'à la voiture et à l'imagerie hollywoodienne qu'elle cristallise; elles incluent une représentation des classes moyennes ainsi qu'une iconographie particulière de ce qui est considéré comme « la vie ordinaire »; elles prennent enfin en écharpe une série de phénomènes de société qui, de la violence urbaine à la question 1 2
Paterson de Jim Jarmusch est une adaptation libre du poème éponyme de William Carlos William et ne parle que de poésie, ce qui pose un défi de taille. Comment inscrire le poétique dans une séquence de plans filmés? Dans une perspective sociocritique, cet article montre comment le film de Jarmusch indexe et retravaille certaines représentations du déclin propres à l'imaginaire social américain contemporain et repose de manière décalée ce qu'il faut bien appeler à nouveau « la question sociale ». Jim Jarmusch's Paterson (2016) is a free adaptation of the eponymous poem by William Carlos William and is only concerned with poetry. This represents a major challenge. How does one inscribe the poetic onto film in a sequence of live shots? The sociocritical approach adopted in this article demonstrates how Jarmusch's film reviews and reworks certain representations of decline pertaining to the contemporary American social imagination, thus questioning what must be dubbed once again the "social question". L'importance de la poésie dans l'oeuvre de Jim Jarmusch ne date pas d'hier. Au caractère contemplatif de tous ses longs métrages s'ajoute le cas de Dead Man, western inspiré directement des poèmes de William Blake et qui fait figure de précédent. Pour sa part, Paterson est une adaptation libre du célèbre poème éponyme de William Carlos William (1995 [1946-1958]) et ne parle que de poésie, ce qui n'est pas banal pour un film et pose un défi de taille (Cohen, 2017). Comment figurer le poème sur un écran? Comment inscrire le poétique et ses rythmes dans une séquence de plans filmés? Quels choix de caméra et de mise en scène inventent une prosodie visuelle qui, loin d'être coupée du monde, dit quelque chose de l'Amérique de l'après-crise (2008-2017)? L'imaginaire social et le poème filmé La primauté des formes, la répétition et la pratique citationnelle constante qui caractérisent ce long métrage lui assurent une grande cohérence esthétique, au point qu'il semble a priori constituer un univers autoréférentiel clos sur lui-même. Au contraire, le Paterson de Jarmusch indexe et retravaille certaines représentations du déclin propres à l'imaginaire social contemporain. Celles-ci touchent aussi bien à la postindustrialisation qu'à la voiture et à l'imagerie hollywoodienne qu'elle cristallise; elles incluent une représentation des classes moyennes ainsi qu'une iconographie particulière de ce qui est considéré comme « la vie ordinaire »; elles prennent enfin en écharpe une série de phénomènes de société qui, de la violence urbaine à la question 1 2
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