“…Mais on sait désormais qu'Internet est moins une cause d'injustice sociale que le prolongement des déséquilibres déjà institués, qu'il est erroné de le dépeindre comme un outil antidémocratique en soi, comme un facteur d'isolement social, et qu'il est dangereux d'examiner son usage par les acteurs sociaux comme s'il représentait un moyen de communication sans rapport avec les autres médias (Bernier et Laflamme, 2005;DiMaggio et ai, 2001;Lafortune et Laflamme, 2006). En outre, des travaux récents montrent bien qu'Internet rend possible, même sous un régime comme celui de la Chine, l'émergence de nouveaux discours politiques (Yu, 2006), qu'il autorise des variantes dans l'interprétation de la pensée islamique (Kort, 2005), qu'il peut contribuer à assurer une certaine équité aux personnes qui se situent à la marge des sociétés (Mehra, Merkel et Peterson Bishop, 2004) et qu'il peut favoriser l'établissement de liens entre les populations locales et leur communauté plus étendue (Micallef, 2004). Bien sûr, Internet ne peut constituer une source suffisante de changement social, positivement ou négativement; mais, en décentralisant l'émission de discours idéologiques, il en favorise très certainement la pluralité; en médiatisant des informations de tous ordres, il favorise aussi une certaine équité.…”