Les méthodes d’Osint, c’est-à-dire de renseignement mené à partir de sources ouvertes, peuvent représenter un apport considérable pour la recherche en sciences sociales, notamment en géopolitique. Elles consistent principalement en la récupération de textes, images, photographies et vidéos disponibles sur Internet, qui peuvent permettre de réaliser des études de cas. La récupération de ces données et leur étude s’apparentent ainsi à des terrains de recherche numériques réalisés par un chercheur à distance de sa zone d’étude grâce à l’arpentage du cyberespace, où les données sont à la fois produites et stockées. La réalisation d’un terrain numérique peut ainsi permettre d’obtenir des informations qui n’auraient pas été accessibles par des méthodes de recherche classiques (entretiens, recherches d’archives). Elle permet également au chercheur de continuer à travailler sur des zones ou des sujets considérés comme dangereux ou sensibles lorsque l’accès au terrain lui est totalement fermé. Les chercheurs qui travaillent sur des pays qui ont tendance à se refermer, comme la Russie, pourraient ainsi avoir un besoin accru de ce type de données. Leur usage tombe cependant sous le coup de plusieurs limites d’ordre éthique, légal, méthodologique ou scientifique. Ces limites sont particulièrement tangibles dans le cas des sources grises, qui peuvent provenir de piratages et de fuites de données.