Culture et santé mentale en Haïti : une revue de littérature

Abstract

Tous droits réservés © Santé mentale au Québec, 2010 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. Résumé de l'article Cet article passe en revue et résume l'ensemble de la littérature sur la santé mentale et les services de santé mentale en Haïti. Ce compte rendu a été rédigé à la suite du tremblement de terre qui a frappé Haïti en janvier 2010. Nous avons effectué des recherches dans Medline, Google Scholar et d'autres bases de données disponibles en vue de recueillir la littérature scientifique pertinente sur la santé mentale en Haïti. La consultation d'ouvrages de référence et de la littérature grise sur Haïti a complété les recherches. La première partie décrit les principales données historiques, économiques, sociologiques et anthropologiques qui permettent de comprendre sommairement Haïti et sa population. La démographie, la structure familiale, l'économie haïtienne et la religion y sont abordées. La deuxième partie est axée sur la santé mentale et les services de santé mentale. L'épidémiologie élémentaire des maladies mentales, les croyances au sujet des maladies mentales, les modèles explicatifs, les idiomes de détresse, les comportements de recherche d'aide, la configuration des services de santé mentale et l'étude des relations entre la religion et la santé mentale y sont examinés.

Haitian Children’s Disaster Trauma: Validation of Pictorial Assessment of Resilience and Vulnerability

“…After the earthquake, acute child mental health problems were stabilized by the International Red Cross, Doctors Without Borders, a few psychiatric hospitals and psychiatrists in Port-au-Prince, volunteers, and primary care clinics run by U.S. nongovernmental organizations (NGOs). However, the mental health of Haitian children has not been assessed to date so that treatments can be developed for the dynamic interplay between chronic and acute stressors (Pierre et al, 2010).…”

La qualité de vie et le processus d’adaptation (coping) de mères haïtiennes de garçons présentant un trouble du spectre de l’autisme

“…Chez les croyants d'origine haïtienne, la religion touche à plusieurs aspects fondamentaux de la vie : la politique, la morale, la santé et l'éducation. Ce type de familles haïtiennes s'inscrit cependant dans diverses religions dont la protestante gagne de plus en plus de terrain au détriment de la catholique (Pierre et al, 2010;Jacobson, 2004). En Haïti, le vaudou continue d'être très répandu, surtout chez les populations rurales et, bizarrement, plusieurs divinités vaudous sont associées aux saints de l'Église Chrétienne.…”

“…En Haïti, le vaudou continue d'être très répandu, surtout chez les populations rurales et, bizarrement, plusieurs divinités vaudous sont associées aux saints de l'Église Chrétienne. Pour chercher de l'aide, de nombreux Haïtiens de toutes les classes sociales ont recours au vaudou dans des périodes cruciales ou lors d'épreuves personnelles importantes (Pierre et al, 2010;Jacobson, 2004).…”

Les défis de l’intégration sociale et scolaire de jeunes d’origine haïtienne immigrés au Québec après le séisme survenu en Haïti en janvier 2010

“…Dans les écoles secondaires et les centres de formation des adultes, le plus souvent les interventions consistent à rappeler l'existence de professionnels en cas de besoin. Or, tel que le signale la littérature (Pierre et al 2010 ;Sterlin 2006), élèves et parents sont réticents à l'idée d'utiliser de tels services même lorsqu'ils en connaissent l'existence 3 . D'une part, ils craignent d'éventuels effets pervers liés aux modes de prise en charge des problématiques psychologiques (stigmatisation, consignation des éléments du vécu personnel et familial dans des « dossiers »), d'autre part, ils ne sont pas réceptifs aux types d'approches proposés.…”

“…Ils vont chercher à dédramatiser en allant vers l'humour par exemple ou alors ce sera le silence… (Johanne B., psychologue sollicitée dans un centre communautaire) Seule l'une des jeunes de l'enquête a affirmé avoir consulté un psychologue à son arrivée, et elle ne s'est présentée qu'à une seule séance malgré les conseils du thérapeute quant à la nécessité d'un suivi à long terme. Aux dires des intervenants communautaires et psychosociaux, les victimes voulaient surtout prier, ce qui semble être le recours privilégié dans des situations de deuils et de traumas dans la communauté haïtienne (Pierre et al 2010 ;Sterlin 2006). Les jeunes et les parents rencontrés mettent aussi l'accent sur le soutien social (intérêt manifesté, encouragements, marques d'empathie, conseils, informations, etc.)…”