Contestation et attestation étatique. Le nouveau catéchisme des groupes communautaires au Québec

Abstract

A l'heure où l'idée d'éclatement du social devient l'un des thèmes récurrents dans la sociologie politique contemporaine, différentes thèses s'affrontent dans l'interprétation du renouvellement de la socialité communautaire au Québec. Par-delà les réductionnismes qui tantôt magnifient la contestation (hier), tantôt s'alarment de l'attestation (aujourd'hui) des groupes envers l'Etat, il semble que les seules ruptures se situent au niveau du recadrage des discours idéologiques, sans entamer la continuité foncière des pratiques sociales. Etudiant les principales phases historiographiques du secteur communautaire au Québec en fonction des perceptions de l'Etat qui y sont véhiculées, ce travail identifie les stratégies qui régissent leurs rapports et examine les séductions qu'ils déploient pour se conquérir mutuellement à travers l'idée de partenariat. Devant l'agonie sans fin de l'Etat-providence et le trompe-l'œil de son « désengagement », un des nouveaux enjeux du politique se situe dans l'aménagement différentiel de sa présence dans l'espace social. L'inculcation de la croyance en sa « retraite » passe par la création d'arrimages multiples avec le monde communautaire.

Le bénévolat : un langage du cœur et de raison

“…Ivan Gontcharov L'évolution des dernières années montre avec éloquence que le béné-volat subit actuellement des transformations accélérées (FerrandBechmann, 1992 ;Larochelle et Robichaud, 1991 ;Lamoureux, 1991 ;Laforest et Redjeb, 1989, etc.). La seule volonté ne peut se suffire à elle-même, se déployer sans une préoccupation du rendement social.…”