Compter les migrations internationales ? Quelques réflexions à propos des statistiques produites en France et en Amérique latine

Abstract

<p class="resume">Cette contribution sera organisée en trois temps : <br />Pourquoi des « chiffres » ? Ce qui renvoie à deux questions : Pourquoi compter ? Compter pour comprendre et compter pour agir sur le phénomène lui-même ou sur ses effets ; Pour qui compter ? Institutions nationales vs institutions locales (en particulier les institutions ayant en charge la gestion des métropoles).<br />Pourquoi des chiffres de « l’immigration » et donc exclure ceux de « l’émigration » ? Il semble paradoxal de ne compter que les entrées. Dans un certain nombre de cas, ce sont les effets d’une émigration massive qui importent : au niveau national (Uruguay, Colombie) ou au niveau local (Bogota). J’évoquerai donc la mesure de l’émigration dans les recensements des pays latino-américains (Uruguay, Colombie, Chili).<br />Au-delà du sens de la migration (entrée-sortie), une question de fond se pose, celle de la notion de résidence, notion de base du rattachement des hommes aux lieux opéré par la statistique, en particulier dans les recensements. J’évoquerai cette question en considérant : d’abord la saisie de la résidence dans les recensements ; puis la saisie des systèmes résidentiels des individus à partir de quelques enseignements issus de deux projets de recherche (METAL et MEREV) et troisièmement, les innovations développées en France dans « l’Enquête nationale Transport ».</p>

Comment conçoit-on les immigrants francophones de la Nouvelle-Écosse à des fins de statistiques ?

“…Alors, lorsqu'on procède à une analyse quantitative, il y a lieu de se poser quelques questions en début de parcours. Comme elle le propose, Françoise Dureau (2014) retient quatre questions pertinentes qui demeureront à l'arrière-plan de notre démonstration : 1) Pourquoi des chiffres ? 2) Pourquoi compter ?…”

“…La pratique de mettre de côté l'analyse des données statistiques associées à l'émigration semble être un élément paradoxal pour Françoise Dureau (2014). Elle rappelle qu'il est difficile de mesurer précisément l'effet de l'émigration, car les individus, un à un ou en groupe (pensons ici à des membres d'une même famille), franchissent de plus en plus facilement des frontières.…”