Cet article s'intéresse aux pratiques de pédagogie sociale du réseau des GPAS, comme pratiques préalables à l'émancipation : en permettant à des petits groupes d'enfants de milieux populaires d'expérimenter un maximum d'espaces sociaux pour constater que les lieux de socialisation primaires ne sont que des possibles parmi d'autres, la pédagogie sociale parie sur la nécessité de multiplier les rencontres et les pratiques sociales pour mieux comprendre et juger du monde social. Le propos s'appuie sur la logique de P. Freire et plus précisément sur le mouvement de balancier incessant entre le proche et un ailleurs. À travers deux exemples concrets, l'article met en avant la nécessité de partir des réalités, des centres d'intérêt des enfants et de leur famille pour ensuite ouvrir des possibles et des questionnements. Dans cette logique, il s'agit moins de transmettre que d'échanger (donner, rendre, recevoir) afin de favoriser le développement de compétences sociales et de pouvoir s'adapter aux différents contextes sociaux. Si ces pratiques semblent être un préalable à l'émancipation elles n'en offrent pas la certitude, mais permettent de renouer avec une pratique freirienne radicale : ne pas remplacer une logique coloniale par une autre.Mots-clefs : usage du quotidien, proximité, découverte, refus de l'assignation, émancipation, pédagogie hors les murs.