Cet article porte sur la modification de l’état civil des enfants adoptés en tant que manifestation du pouvoir de l’État et du droit de définir l’identité civile des individus, leur parenté et leur citoyenneté. Il établit les liens entre les problématiques de la filiation, de la citoyenneté et de l’état civil. Il examine comment l’acte de naissance produit après une adoption plénière légitime un effacement des origines qui peut entrer en porte-à-faux avec la réalité subjective des adoptés, mais qui est souvent contredit par les traces documentaires créées au cours du processus d’adoption internationale. En conclusion, il discute de l’ouverture du droit à une approche juridique de l’adoption qui ne se fonderait plus sur la fiction d’une re-naissance de l’enfant concerné.This article considers the modification of the civil status of adopted children in terms of the expression of State power and the right to define individuals' civil identity, kinship and citizenship. It highlights links between issues of filiation, citizenship, and civil status, and examines how birth certificates that are produced after a legal plenary adoption legitimize the erasure of a person's origins. This erasure might not match with the subjective reality of adoptees, but is often contradicted by the documentation traces created in the course of international adoption. In conclusion, we discuss the possibility of a shift in the law toward a juridical approach to adoption that is no longer founded on the fiction of 're-birth.