Durant l’entre-deux guerres, l’Espagne, bien qu’elle ne soit pas une «Mecque (Hofstetter & Schneuwly, 2007, p. 114),» de l’éducation, contribue, comme le reste de l’Europe, à la circulation d’idées et de pratiques novatrices, dont l’Éducation dite «nouvelle». À travers deux exemples, cette contribution observe l’écart des échelles de ces circulations. La première est celle des grands centres urbains, producteurs d’élites culturelles, qu’Adolphe Ferrière visite en 1930. La seconde est celle d’espaces ruraux, voués à la subalternité, où les méthodes de Freinet, sont reprises par deux enseignants luttant contre l’analphabétisme et l’isolement culturel. Si ces expériences sont légitimées et élargies durant l’Âge d’Or des «missions pédagogiques» de la IIe République, répondant à l’impératif politique nouveau, leur héritage ne survit pas à parts égales dans la longue durée.