RésuméLa poussée de l’habitat pavillonnaire après la Seconde Guerre mondiale a profondément bouleversé le paysage urbain en Amérique du Nord. La vitesse et l’extension de ce mouvement témoignent d’une intense ferveur, si bien que l’on ne doute pas qu’un trait fondamental de la culture contemporaine soit en cause. Il reste que l’habitat pavillonnaire essuie aujourd’hui de nombreuses critiques. Malgré ces critiques, l’habitat pavillonnaire demeure toujours très populaire, d’où la pertinence de se pencher à nouveau sur les raisons de l’adhésion qu’il suscite. Dans cette perspective, il semble important de s’interroger sur l’engagement personnel que suppose le recours au crédit hypothécaire nécessaire, dans la plupart des cas en Amérique du Nord, à l’accession à la propriété d’un pavillon. Il n’est certainement pas anodin que le crédit hypothécaire soit une institution dont l’évolution, au XXe siècle, est intimement liée à celle de l’habitat pavillonnaire. Or il est possible de démontrer que l’engagement personnel qu’exige le crédit n’est pas qu’une simple condition technique liée à la mise en oeuvre d’un mécanisme économique, mais la manifestation d’une passion qui, au Canada et aux États-Unis, modèle encore fortement la façon d’habiter les lieux et d’aménager le territoire.