Cet article part d’une question très simple : que penser des « aires culturelles » comme mode spécifique d’organisation du travail de recherche ? Pour cela, il prend appui sur la métaphore des ressemblances familiales, proposée par Ludwig Wittgenstein, laquelle se base sur les idées d’entrecroisement et de chevauchement. Elle permet de remarquer qu’il n’existe – entre les travaux des différents chercheur – que des ressemblances partielles (que celles-ci soient liées à la méthodologie, aux objets, aux thèmes, aux terrains, etc.). En ce sens, organiser la recherche consiste à réunir des projets et des enquêtes qui – en dépit de leur irréductible singularité – partagent avec d’autres un certain « air de famille », mais en aucun cas une essence commune. Dans ce contexte, nous réfléchirons à la valeur relative des « aires culturelles » en relation avec les autres systèmes de classement qui président à la division du travail dans les sciences sociales, que ce soit dans le mode traditionnel des disciplines ou dans celui, plus récent, des champs d’études spécialisées (studies).