“…L'oppression implique des jeux de pouvoir, des forces agissantes pour réprimer la personne, la diminuer, lui enlever en fait ses chances de s'émanciper socialement. Systématiquement, les personnes qui s'injectent des drogues se disent jugées, discriminées dans les services de santé et les services sociaux (Drumm, McBride, Metsch, Page, Dickerson et Jones, 2003 ;Neale, Tompkins et Sheard, 2007 ;Roy Nonn, Haley et Cox, 2007), victimes de profilage et même d'agression de la part des policiers lorsqu'elles quêtent ou s'adonnent à la prostitution et se sentent ainsi comme des citoyens de second ordre (MacNeil et Pauly, 2011 ;Rhodes et Simi'c, 2005 ;Shannon et al, 2008). De plus, des auteurs critiques de la santé publique n'hésitent pas à qualifier les interventions de réduction des méfaits de « biopouvoirs », c'est-à-dire de moyens exercés par les forces en place, dont l'État, ayant pour principale fonction de contrôler les corps, de les « rendre dociles » et conformes à une norme sociale établie (Foucault, 1975).…”