La question de la datation des cheminements anciens qui traversent la Plaine de Caen suscite de nombreuses réflexions. Certaines ont privilégié des datations antiques ou médiévales (Bertin, 1975 ; Doranlo, 1936-1937) et plus récemment des recherches archéogéographiques les font remonter à la Protohistoire, soit à l'Âge du Fer, soit à l'Âge du Bronze (Chevalier, 2009 ; Desloges, à paraître). C'est dans la perspective d'apporter de nouveaux éléments de datation sur ces axes anciens, qu'une étude géoarchéologique d'un chemin ancien appelé le Chemin Saulnier a été menée à l'occasion d'une opération de fouille préventive. Celle-ci a été réalisée dans les communes de Cagny et de Banneville-la-Campagne au cours du printemps 2009 (Hincker et al., 2009). En croisant les approches archéologiques, géomorphologiques et paléopédologiques, cette recherche a permis d'analyser la genèse et l'évolution de cet axe de circulation ancien en relation avec des vestiges archéologiques le jouxtant, datés de la Protohistoire, de l'Antiquité et du Haut Moyen Âge. Outre ces derniers, c'est un tronçon du chemin lui-même qui a été étudié sur plusieurs centaines de mètres. 2 Son tracé, qui suit un axe rectiligne nord-sud entre les vallées de la Dives et de l'Orne (fig. 1), indique que le Chemin Saulnier devait avoir un rôle déterminant pour assurer le transit des hommes et des produits depuis l'estuaire de l'Orne en direction du sud de la Plaine de Caen. Cette dernière correspond à de vastes plateaux calcaires au relief Étude micromorphologique du Chemin Saulnier : apport à l'archéologie des pays...