L’écriture amazighe ancienne, qualifiée de « numidique », « libyque », « libyco-berbère » ou encore tifinagh a suscité des avis discordants parmi la communauté scientifique. On y distingue deux types d’inscriptions : des inscriptions « antiques » appartenant au domaine d’influence méditerranéenne et des inscriptions « rupestres » d’influence continentale africaine. Au départ, on a attribué une origine allochtone à cette écriture. Depuis plus de deux décennies, les recherches s’orientent vers une origine autochtone de cette écriture et de ses lointains et non moins dérivés, le tifinaghe et le néo-tifinaghe. Cette avancée a été permise par le développement des recherches sur l’art rupestre auquel des milliers d’inscriptions sont associées. Dans cet article, nous dressons un état des recherches sur les inscriptions libyco-berbères associées à l’art rupestre au Maroc. Nous commençons par rappeler les résultats des corpus réalisés à ce jour sur l’ensemble des inscriptions libyco-berbères, qu’elles soient « antiques » ou « rupestres ». Nous nous attardons ensuite sur le corpus Tirra publié par l’Institut royal de la Culture amazighe en 2003. Comme un certain nombre d’inscriptions rupestres ont été découvertes depuis la publication de Tirra , il est temps d’en faire l’inventaire ainsi que la description. Enfin, nous esquissons quelques perspectives futures de la recherche en matière d’inscriptions libyco-berbères.