Cet article étudie le rôle du street art dans les transformations urbaines d’une ville du sud de l’Italie, Naples, et sa difficile valorisation. Terreau fertile et emblématique de cet art urbain avec des expériences artistiques précoces dès les années 1980, Naples ne figure pourtant pas dans les grandes destinations du street art comme Berlin, Barcelone ou Londres. Alors que d’autres villes d’Italie comme Rome ou Milan réfléchissent à de nouveaux instruments et outils de valorisation touristique du street art, la ville peine à faire émerger officiellement cette offre. Pourtant les initiatives spontanées ou non en faveur de l’art urbain issues de quartiers variés - marges du centre historique ou quartiers plus périphériques - se sont étoffées et densifiées. Aux côtés des artistes, les promoteurs de l’art urbain sont pluriels (privé, associatif et institutionnel). Ils investissement ce champ de la culture avec des objectifs variés pour en faire notamment un outil au service du renouvellement urbain et de la créativité dans des quartiers en déshérence. Pour envisager cette articulation entre valorisation du street art et espace urbain, l’article confronte les initiatives privées dans deux quartiers napolitains, une marge du centre historique, l’aire Vergini-Sanità et un quartier plus périphérique, Ponticelli. Il interroge les discours et le jeu des acteurs et questionne la nature des espaces valorisés et les objectifs recherchés.