> Situé à l'interface foeto-maternelle, le placenta exerce des fonctions d'échanges, endocrines et immunitaires qui influencent le développement foetal. En contact direct avec l'environnement maternel, cet organe est sensible aux désordres métaboliques comme la surnutrition, l'obésité ou le diabète. L'altération des paramètres sanguins associée à ces conditions affecte l'histologie, la vascularisation et les transferts des nutriments placentaires et induit, en fonction du trouble métabolique, une inflammation locale ou une hypoxie. Ces modifications placentaires perturbent le développement et la croissance foetale, ce qui augmente le risque de pathologies à l'âge adulte chez la descendance. Le placenta est donc un acteur incontournable de la programmation foetale. < cet environnement afin d'optimiser le transport des nutriments et des gaz et ainsi promouvoir la survie foetale. Les modifications phénotypiques du placenta ayant des effets sur le phénotype de l'individu, le placenta représente donc un acteur crucial de la programmation foetale ou DOHaD (developmental origins of health and disease), concept développé dans ce numéro thématique de médecine/sciences qui lui est consacré [4]. Dans cette synthèse, nous présenterons notamment l'impact des désordres métaboliques maternels, tels que l'obésité et le diabète, sur la fonction placentaire en nous appuyant sur des données obtenues chez l'homme et à partir de modèles animaux.
Effets de l'obésité sur la fonction placentaireLa prévalence de l'obésité ne cesse d'augmenter dans le monde. En France, d'après l'enquête ObEpi-Roche publiée en 2012 1 , une femme sur cinq en âge de procréer est en surpoids, et environ 15 % des femmes présentent une obésité (index de masse corporelle, IMC ≥ 30 kg/m 2 ). Cette obésité pré-gestationnelle favorise, au cours de la grossesse, les anomalies de la croissance foetale, le développement d'un diabète gestationnel, le retard de croissance intra-utérin (RCIU) ou la macrosomie, la pré-éclampsie et la mortalité foetale (➜).1