Cette étude vérifie les liens entre la perception d’enseignantes de leurs élèves à la maternelle (type d’élève, cheminement anticipé, attitude), la répétition de ces perceptions (maternelle, première, deuxième année) et la qualification de ces derniers à la fin du secondaire. Au total, 131 enseignantes (32 à la maternelle, 51 en première et 48 en deuxième année) ont participé à l’étude en 1992 et en 1996. L’échantillon longitudinal comprend 816 élèves qui, à la fin du secondaire, sont diplômés, en retard ou décrocheurs. Les mesures sont : la qualification à la fin du secondaire; le type d’élève; le cheminement anticipé; l’attitude de l’enseignant envers l’élève. Les résultats montrent que les élèves perçus par leur enseignante de maternelle comme attachants ou indifférents sont diplômés dans 74,2 % des cas, alors que ceux perçus comme préoccupants ou rejetés sont dans 64,0 % des cas non diplômés. Parmi les élèves dont le cheminement anticipé est sans difficulté, 73,4 % sont diplômés, tandis que 76,7 % de ceux dont le cheminement est pressenti avec difficultés sont sans diplôme (en retard ou décrocheur). Les attitudes des enseignantes de la maternelle sont plus favorables envers les élèves qui diplômeront qu’envers ceux qui seront en retard ou décrocheurs à la fin du secondaire. Les cheminements anticipés et l’attitude des enseignantes à la maternelle prédisent la qualification des élèves à la fin du secondaire. De plus, le nombre de fois qu’un élève est identifié en maternelle, en première ou en deuxième année comme attachant, préoccupant ou rejeté, que son cheminement est pressenti avec ou sans difficultés ou que les enseignantes présentent ou non une attitude favorable à son égard s’associe également à sa qualification. Ces résultats montrent qu’il est important d’accorder une attention particulière aux perceptions qu’ont les enseignants de leurs élèves et ce, dans le but de dépister et d’intervenir tôt dans le cheminement scolaire des élèves à risque.