Analyser les cyberviolences au prisme du genre

Gender-based Cyberviolence: A Socio-legal Approach to a Continuum of Violence Against Women in Morocco

“…D'autres auteurs considèrent les cyberviolences de genre comme assez particulières et distinctes et proposent de ne plus les conceptualiser comme une sous-catégorie des cyberviolence, le cas échéant, elles risquent d'être morcelées ce qui contribue à minimiser leur ampleur et leur gravité. Cette perspective permet d'envisager une sensibilisation en amont et d'esquisser des pistes de réflexion pour appréhender de manière plus efficace ce fait social cybernétique [38]. Le problème de parvenir à un consensus sur une définition de la cyberviolence de genre n'est pas l'apanage de la sociologie.…”

“…De ce fait, la cyberviolence de genre pourra être considérée comme la face contemporaine de ce système idéologique genré, un acte nocif et nuisible, perpétré contre le gré des cybervictimes, fondé sur l'appartenance au sexe féminin, visant de porter atteinte à leur dignité. Dans ce cadre, les experts mettent en garde contre la compréhension de la cyberviolence à l'égard des femmes et des filles comme un phénomène généralement distinct de la violence dans le monde réel, alors qu'en fait, il est juste de la considérer comme une extension un continuum de la violence hors ligne [43]. Ce constat diverge avec l'idée de certains chercheurs et le discours euphorisant qui conceptualisaient le cyberspace et les technologies numériques comme le nouvel Eldorado qui contribuera à la promotion de l'égalité entre les sexes et à la garantie de la démocratisation de la prise de parole tout en argumentant leurs propos par l'hypothèse qui stipule que le numérique ou le « cyberespace » n'a pas de sexe, n'impose ni normes ni valeurs basées sur le genre et se présente comme une sphère de la neutralité du genre [47,48].…”

Les enjeux du genre dans les pratiques professionnelles des communicant·es

“…Marrou, 2017) et les manifestations de ces violences dans le cyberespace (Stassin, 2019 ;Hare et Olivesi, 2021 ;Dulaurans et Fedherbe, 2022). Appréhendé comme un espace de « lutte pour la signification » (Dalibert et al, 2016), le Web est investi comme terrain pour étudier les formes de féminisme en ligne (Jouët, 2022), mais aussi les controverses, les discours « anti-genre », masculinistes et antiféministes (Cervulle et Pailler, 2014 ;Kunert, 2017 ;Quemener, 2018 ;Julliard, 2022).…”