Mégalithes et météorisation des granites enCet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Les Presses de l'Université de Montréal, 1994 Géographie physique et Quaternaire, 1994, vol. 48, n° 1, p. 107-113, 3 fig., 1 RÉSUMÉ Les menhirs sont des blocs granitiques de forme allongée qui ont été dressés à la verticale au cours du Néolithique. Ils sont particulièrement nombreux dans deux régions côtières de Bretagne, le Morbihan et le Trégor, et présentent à leur surface deux types de microformes : des vasques et des cannelures qui appartiennent elles-mêmes à deux générations. Certaines sont antérieures à la mise en place des menhirs (formes « prémégalithiques »), d'autres lui sont indiscutablement postérieures (formes « postmégalithi-ques »). Ainsi, de nombreuses vasques prémégalithiques, initialement formées sur des surfaces rocheuses proches de l'horizontale, s'observent aujourd'hui sur les parois verticales de certains menhirs, tandis que des vasques postmégalithiques, de moindres dimensions, ont été évidées à leur sommet. Les cannelures, quant à elles, ne se développent que sur les faces fortement redressées et ne se prolongent jamais en profondeur dans leur partie enterrée. Elles sont clairement le produit d'une météorisation postmégalithique et, comme les vasques, elles ont été façonnées par des processus subaériens. De telles microformes autorisent une approche de la vitesse de l'érosion puisque l'âge estimé des menhirs est de l'ordre de 5000 ans : si le creusement des cannelures a pu se faire au rythme de quelques dizaines de millimètres par millénaire, la mesure des vasques livre des chiffres plus variables, compris entre 4 et 30 mm/millénaire.