RésuméLes femmes sont sous-représentées en philosophie. Dans cet article, je me demande si cette sous-représentation se répercute dans les collections monographiques des quatre bibliothèques universitaires montréalaises, anglophones et francophones, que sont l'Université Concordia, l'Université McGill, l'Université de Montréal et l'Université du Québec à Montréal. La présence des femmes philosophes dans les collections monographiques générales des universités montréalaises est ici analysée à l'aide de deux méthodologies : l'évaluation par liste et l'évaluation systématique stratifiée. Les avantages et limitations de chaque méthode sont discutés. Notamment, les différentes options des interfaces des catalogues, les différences entre les départements de philosophie desservis et les bibliothèques elles-mêmes causent des variations ne permettant pas une comparaison juste entre les collections monographiques. Comme résultats, il est tout de même possible de discerner que les femmes philosophes, à quelques exceptions près, sont sévèrement sous-représentées, comme auteures de monographies, et leurs oeuvres, comme objets d'études. Selon mon échantillon, les femmes ne représentent pas le quart des auteures de monographies disponibles dans les collections étudiées. Cette recherche, exploratoire par son originalité et sa taille, révèle déjà un besoin criant de mise en valeur des femmes philosophes par leur promotion et l'acquisition de leurs oeuvres et de leurs commentateurs. Des études parallèles dans le monde des sciences me permettent de croire qu'une présence accrue de femmes en philosophie participera à renverser cette situation.