Acute pediatric potentially thrombogenic craniocervical infections: A consecutive series of Lemierre and Lemierre-like syndrome cases

Syndrome de Lemierre

“…Fusobacterium necrophorum est le nom actuel d'une bactérie connue sous très nombreuses autres appellations par le passé, dont celui de Bacillus funduliformis employé à l'époque par André Lemierre [1,3,9,10]. Parmi ses sous-espèces, funduliforme est la plus incriminée [5].…”

“…Les données divergent quant à une prédominance de sexe : les patients de sexe masculin sont plus nombreux dans les 2 séries de Hagelskjaer et al [4,5], alors que les 6 cas colligés à Nice étaient des femmes [37]. S'il concerne davantage adolescents et adultes jeunes [2,4,5], le syndrome de Lemierre n'épargne pas pour autant enfants et nourrissons [4][5][6]9,16,23,[38][39][40][41], qui représentent approximativement 1/5 des cas, avec un sex ratio généralement proche de 1 [16,41]. Au sein de cette tranche d'âge, le foyer primitif est très souvent une otite moyenne [3,5,7,42], contrairement au point de départ pharyngé habituellement décrit chez l'adulte [2], ayant valu au syndrome pendant longtemps et parfois encore de nos jours le nom de « septicémie post-angineuse » [2,10, [43][44][45].…”

“…Parfois, une douleur pleurale ou des symptômes abdominaux (nausées, vomissements, diarrhée, ictère, sensibilité, hépatomégalie ou splénomégalie entre autres), peuvent être au premier plan, déroutant le médecin traitant [2,16], d'autant plus dans un contexte de sepsis sévère ou d'état de choc [6,47,48]. Des cas exceptionnels de paralysie des nerfs crâniens [9,40,[55][56][57] ou d'exophtalmie ont été rapportés [58,59]. La méningite est un facteur d'extrême gravité qu'il convient de chercher si l'aspect clinique le suggère.…”

“…Les principales anomalies du bilan biologique sont un syndrome inflammatoire très marqué avec hyperneutrophilie, auxquelles s'associent fréquemment thrombopénie, coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), hyperbilirubinémie et hypoxémie entre autres [5,7,9,16,23,41], exceptionnellement la leucopé-nie [47]. D'après une récente revue de la littérature, les hémocultures ont permis d'isoler F. necrophorum dans 86 % des cas (seul ou avec d'autres germes), contre 6 % de cultures demeurant négatives [31].…”

“…La proportion des hémocultures pour F. necrophorum (seule ou en infection mixte) est moins importante et probablement moins biaisée dans le travail prospectif de Hagelskjaer et al, puisque cela ne concerne que 36 malades sur 58 (62,1 %) : chez les autres patients, la bactérie n'a pu être identifiée que sur d'autres types de prélèvements [5]. Fusobacterium peut en effet être isolée dans le liquide céphalo-rachidien [8,63], le liquide pleural [21] ou des collections abcédées crâniocervicales ou périphériques [6,9,40,53]. La positivité pour le Fusobacterium a permis à de nombreuses reprises de redresser le diagnostic et donc d'adapter l'antibiothérapie, mais au prix d'un délai conséquent, risquant d'être fatal pour le patient [4,7,38,41,44].…”