Serge Gerbaud. Vaste question que l'Encyclopédie de d'Alembert ou les philosophes des XIX e et XX e siècles n'ont fait qu'ébaucher, voire seulement « ébarber ».Je suggérerai, peut-être, d'agir sérieusement en vue d'éradiquer toute forme de stigmatisations, de pauvretés, d'inégalités et d'organiser les relations entre les humains, les groupes, les nations (?) et les générations sur un mode de « reconnaissance » faisant de l'Autre, quel qu'il soit, l'essentiel de nos fraternités.Mais là… Je dois arrêter sous peine d'utopie caractérisée, celle qui peut conduire au billot ou à l'échafaud ! Christian Gautellier et Jean-Baptiste Clerico. Continuer de donner à la culture une place centrale. Il s'agit d'entendre « culture » comme étant ce qui relie les êtres humains au sein d'un groupe donné, ce qui est commun aux personnes partageant une communauté de destin, ce qui est partagé, transmis, ce qui est créé, ce qui est produit. Les Ceméa se retrouvent dans la définition de l'UNESCO : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels, matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances ». Les actions que les Ceméa mettent en oeuvre participent à cette appropriation culturelle, mais également à une évolution culturelle afin d'éviter, tant que faire se peut, toutes Par ailleurs, quoique singulière, l'expérience n'en est pas moins sociale et socialisée et elle renvoie ainsi aux « espaces d'interaction avec le monde environnant 4 ». S'intéresser au quotidien, aux « espaces interstitiels 5 » ou encore à des rites tels que la boum sont alors des entrées pertinentes (et passionnantes) pour comprendre ce qui se joue dans l'articulation entre social et individu au coeur des institutions (ici la colonie de vacances). Cela est d'autant plus vrai lorsque l'on s'intéresse à l'intime comme lieu de l'expérience singulière et comme lieu du politique et du social, à l'instar des études autour de la sexualité et du genre. Ce texte, qui s'intéresse à la conflictualité de la boum comme espace de mise en scène de la sexualité et de l'hétérosexualité d'un point de vue de ses enjeux éducatifs, croise ainsi expérience biographique, observations de terrain, entretien avec des animatrices et animateurs et, enfin, échanges lors de (co)formation entre personnes encadrantes.