“…L'enquête qualitative par questionnaires et entretiens montrait, dans un premier temps, un certain décalage entre les catégories médicales et/ou institutionnelles, autour desquelles s'organise le suivi, et celles qui structurent l'expérience des personnes guéries d'un cancer pédiatrique. La volonté de mettre en place, au niveau institutionnel, un suivi relativement standardisé, pensé pour des « anciens patients » ou des « anciens malades du cancer » plus ou moins « à risques de séquelles », s'adresse à des personnes qui ne se conçoivent pas toujours comme tels, et ne se reconnaissent pas nécessairement dans ces catégories [3], alimentant l'hypo-thèse d'un désajustement intrinsèque entre les perspectives médicales et/ou institutionnelles et leurs propres perspectives. Les réunions du groupe de réflexion éthique ont néanmoins permis de nuancer ce constat, en montrant comment les catégories institutionnelles sont repensées, réajustées, retravaillées au quotidien dans les pratiques des professionnels impliqués dans le suivi et dans l'interaction avec les anciens patients, en particulier lorsque le suivi est maintenu dans le temps.…”