“…Au regard d'autres expériences européennes, la Belgique n'est pas seulement venue tardivement au colonialisme, elle est aussi venue tardivement à la reconnaissance postcoloniale de cette histoire et des responsabilités qu'elle implique (Stanard, 2010 ;Verbeeck, 2019). Si l'intensification récente des mobilisations politiques et associatives autour du passé colonial et de ses héritages se joue à l'échelle globale, entraînant des circulations inédites d'idées et de formes d'activisme politique, leurs déclinaisons dans le contexte belge ne peuvent être saisies qu'à l'aune, d'une part, des silences historiques qui ont longtemps entouré le passé colonial de ce pays et, d'autre part, de l'émergence d'une nouvelle génération d'acteurs qui interrogent cette histoire et ses vestiges selon des modes et en des termes inédits (Goddeeris, 2015 ;Monaville, 2015 ;Demart, et 2017de Jong et al, 2017 ;Stanard, 2019). À partir des ressources combinées de l'anthropologie, de l'histoire et de la sociologie, l'objectif du projet HERICOL 1 est de renouveler l'analyse des héritages coloniaux en Belgique en étudiant trois dimensions : la sociologie des controverses postcoloniales, l'histoire coloniale des postcoloniaux en relation avec les expériences de racialisation des populations afro-descendantes.…”