La question de la gouvernance d’entreprise dans les pays en voie de développement reste encore largement sous-estimée. En effet, à cause du développement de leurs économies, les pays occidentaux, pour l’essentiel, les Etats-Unis d’Amérique et l’Angleterre en particulier, voient leurs critères utilisés pour évaluer les pratiques de gouvernance d’entreprise à travers le monde. Le présent article examine les pratiques de gouvernance dans les entreprises sénégalaises. Vingt (20) entretiens semi-directifs ont été effectués auprès des dirigeants d’entreprises sénégalaises et ont été traités selon l’analyse de discours thématique. En mettant en évidence l’existence de plusieurs types de dirigeants en fonction de leurs pratiques de gouvernance observées au Sénégal, les principaux résultats (les thèmes émergents) suggèrent, contre les idées reçues, que la mondialisation n’entraîne pas inexorablement la convergence vers un modèle universel unique de gouvernance dominé par les marchés financiers. En effet, il s’avère que les pratiques de gouvernance d’entreprise sont contingentes aux représentations sociales des dirigeants d’entreprises. L’étude montre aussi que la confiance accordée au dirigeant réduit la mise en œuvre de mécanismes contraignants de gouvernance et augmente son pouvoir discrétionnaire.