19. Corps et performance dans le culte du bwiti fang (Gabon)

Abstract

Nombreuses sont les pratiques culturelles en Afrique centrale qui combinent à la fois la musique, la danse et la parole. Or, la majorité des études se sont attachées à analyser un seul des modes d'expression de ces manifestations rendant compte d'une seule facette de ces dernières. Les recherches ont porté le plus souvent sur la musique en laissant de côté la danse. Pour une meilleure compréhension de la performance dans le culte du bwiti fang, cet article 1 a pour objectif de montrer la nécessité d'analyser la pratique musicale liée au mode d'expression corporel.Le bwiti des Fang est une société initiatique qui date du début du xx e siècle. Son origine serait attribuée au bwete des Tsogho, population vivant dans le centre-sud du Gabon. L'une des particularités du bwiti pratiqué par les Fang concerne la transformation du culte des ancêtres des Tsogho, en une religion « syncrétique » intégrant des éléments du christianisme. Le bwiti n'est pas pratiqué par l'ensemble des Fang. Il n'existe pas non plus d'homogénéité au niveau de la pratique. Diverses communautés d'initiés composent le paysage cultuel. Les données ethnographiques et les enregistrements audio et vidéo que nous avons collectés entre 2004 et 2008 concernent la pratique rituelle de la communauté bwitiste fang « disumba mongo na bata » vivant au nord du Gabon dans le district de Minvoul.1. Je remercie Frank Alvarez-Pereyre pour sa relecture attentive de l'article et ses remarques avisées.