L’homme malade est-il condamné à se situer dans cette dichotomie, où il confie son corps et sa maladie à la médecine fondée sur les preuves, et garde par devers lui, ce qui échappe aux études comparatives : sa subjectivité, ses ressentis, ses angoisses… ? Autour des situations d’échappement ou d’impasse thérapeutique, la boussole médicale perd ses preuves. Le pilotage décisionnel entre en zone de turbulences cliniques, avec une visibilité réduite en termes de bénéfices/risques. Cependant, ces cas extrêmes, autour de la fin de vie, en dévoilant les limites des savoirs, protocoles et dispositifs (techniques, thérapeutiques, organisationnels…) nous enseignent sur l’intérêt clinique à considérer ces zones grises qui échappent à la rationalité scientifique et à ses référentiels.