Cet article témoigne du « plaisir de penser ensemble » à partir de la collaboration scientifique établie ces dernières années entre Jean-Pierre Pinel et l’Université de São Paulo, notamment au sein du groupe de recherche « Clinique de groupe et institutions : approche psychanalytique » ( cligiap ). Nous débuterons par une brève synthèse des activités développées à l’Université dans le cadre de cette collaboration, et par la référence aux travaux du groupe adossés de façon fondamentale à ces apports. Nous poursuivrons en relatant l’expérience du penser ensemble, en son absence. Les auteurs souligneront quelques contributions de Jean-Pierre Pinel autour des menaces qui pèsent sur les fonctions intermédiaires dans notre hypermodernité, et leurs incidences sur les équipes soignantes. Ceci interroge les spécificités de la réalité sociopolitique et institutionnelle brésilienne, notamment son héritage colonial toujours actif. Le plaisir de penser ensemble ainsi que la capacité de rêverie partagée des équipes constituent des sources de créativité et de résistance face aux mouvements de déliaison et de désubjectivation.