L’interprétation des rapports entre la rue et la maison relève le plus souvent du binôme public-privé. Sur la base d’une enquête ethnographique menée dans un lotissement périphérique de Rio de Janeiro, cet article souhaite y substituer une approche centrée sur la production du « commun », c’est-à-dire sur les pratiques collectives (coactivité) et les liens qui en résultent. Loin de se réduire au pôle individualiste de la société, la maison est dès lors située au centre de pratiques productrices d’autonomie et d’interdépendance, qui, bien souvent, la mettent en lien avec de nombreux autres domiciles. La rue, de son côté, est l’objet d’une appropriation collective spécifique, une « pragmatique de la contiguïté », qui peut être décrite par les rapports de proximité qui s’établlissent entre les maisons. Il en résulte de l’entraide, voire une vraie « mutualité d’être » entre les habitants.