Témoignage de quatre étudiants engagés pour la réussite de la COP 21

Abstract

Nous sommes quatre étudiants rassemblés par notre intérêt pour les enjeux climatiques. Nos études respectives nous ont fait découvrir cette problématique sous des angles différents : climatologie, sociologie, sciences politiques ou économie. Cependant, face à l'ampleur des impacts décrits par la science, il nous a semblé que l'étude académique du changement climatique n'était plus suffisante. Nous nous sommes donc engagés dans des associations offrant la possibilité d'agir avec d'autres jeunes, passionnés par les mêmes problématiques.C'est au sein de l'association étudiante internationale CliMates que nous nous sommes rencontrés. CliMates se présente comme un think and do tank capable de construire un regard informé en mobilisant, dans un cadre participatif et ouvert, des éléments d'expertise sur les sujets complexes du changement climatique et en faisant travailler ensemble des jeunes de formations différentes. C'est d'ailleurs dans cette dynamique interdisciplinaire que s'inscrit l'écriture de cet article.Nous souhaitons exprimer ici notre ressenti sur les possibilités d'action vis-à-vis du changement climatique en tant que jeunes acteurs commençant à prendre part à ces dynamiques complexes. Nous voulons aussi transmettre le message que notre génération, loin d'assister désemparée et impuissante aux débats, s'approprie la question du changement climatique et se veut porteuse de solutions. Le débat climatique et le besoin d'interdisciplinaritéEn tant que nouveaux venus parmi les acteurs aux prises avec les enjeux climatiques, nous sommes frappés par l'influence qu'a eue la controverse climatosceptique sur les débats auxquels nous avons pu assister (Zacai et al., 2012). Les chercheurs tâchent de se prémunir de tout discrédit, ce qui les pousse à mettre systématique-ment en avant les incertitudes entourant leurs résultats. Ces précautions, bien que justifiables du point de vue de la rigueur scientifique, brouillent le message destiné aux décideurs et au grand public, pour qui il est difficile de discerner les certitudes parmi les incertitudes. Ce bruit de fond prend d'autant plus d'ampleur que les incertitudes ne se limitent pas au seul domaine de la climatologie. En effet, l'étude des mesures envisageables en matière d'atténuation et d'adaptation, l'arbitrage entre les différentes actions à mener, et leur réalisation effective, relèvent de bien d'autres sphères.Cette multiplication des incertitudes peut créer des barrières à l'action. Cependant, il nous semble que la meilleure façon de les surmonter est de montrer que la prise de décision permet de réduire le champ des incertitudes. En effet, malgré l'étendue des phénomènes qu'il reste à comprendre sur le changement climatique, les informations disponibles sont déjà largement suffisantes Natures Sciences Sociétés, 23, supplément, S122-S125 (2015)