Une maladie sévère traitée par allogreffe de moelle osseuseParmi les porphyries héréditaires, la porphyrie érythro-poïétique congénitale (PEC) ou maladie de Günther, est la plus sévère [1]. C'est une maladie génétique rare, de transmission autosomique récessive, caractérisée par un déficit en uroporphyrinogène III synthase (UROS), la quatrième enzyme de la biosynthèse de l'hème [1][2][3]. L'augmentation très importante de synthèse des porphyrines dans la moelle osseuse du fait du déficit enzymatique entraîne leur accumulation dans le sang et les tissus, expliquant la photosensibilité cutanée caractéristique chez les malades. Les patients pré-sentent une excrétion massive de porphyrines dans les urines (majoritairement l'uroporphyrine I) et les selles. L'anémie hémolytique est due à la fragilité globulaire produite par l'accumulation de porphyrines dans ces cellules. Le traitement symptomatique de la maladie est déce-vant : utilisation de crèmes antisolaires et réduction de l'exposition aux rayonnements UV, prise de β-carotène qui peut limiter la photosensibilité, prise d'hydroxyurée qui diminue l'érythropoïèse et donc l'hyperhémolyse, réduisant ainsi les besoins transfusionnels. La splé-nectomie a une efficacité très variable sur le processus hémolytique et son efficacité à long terme est très discutée. La sévérité de la maladie chez un grand nombre de patients (photosensibilité extrême avec évolution sclérodermiforme et mutilante du visage et des mains, anémie hémolytique nécessitant des transfusions répétées) conduit à proposer une greffe de moelle osseuse dans l'enfance, à condition de disposer d'un donneur HLA compatible. Treize cas de transplantation médullaire ont été publiés chez des enfants ou adolescents de 18 mois à 15 ans [3,[4][5][6][7], avec un succès thérapeutique majeur, mais un risque non négli-geable en terme de mortalité (deux décès par compli-> Les porphyries héréditaires représentent un ensemble de maladies métaboliques caractéri-sées par une synthèse, une accumulation et une excrétion accrues de porphyrines et/ou de leurs précurseurs, l'acide delta aminolévulinique et le porphobilinogène. Chacune de ces maladies a pu être reliée à un déficit spécifique d'une des enzymes de la biosynthèse de l'hème, et nous avons précédemment publié dans Médecine/Sciences les progrès effectués dans la connaissance des gènes, la pathologie moléculaire des porphyries ainsi que des modèles animaux indispensables pour des études physiopathologiques et thérapeuti-ques. Parmi les porphyries érythropoïétiques, la porphyrie érythropoïétique congénitale (PEC), ou maladie de Günther, la plus sévère des porphyries, est une maladie génétique caractérisée par un déficit en uroporphyrinogène III synthase (UROS). Elle est actuellement traitée par greffe de moelle osseuse allogénique dans les formes graves ; elle pourrait bénéficier dans le futur d'une thérapie génique ciblée sur les cellules souches/progéni-trices hématopoïétiques. Les résultats d'une thé-rapie génique efficace dans un nouveau modèle murin de cette porphyri...