La victimisation homophobe et liée à la non-conformité de genre et l’adaptation scolaire et psychosociale chez les 14-22 ans :

Construction identitaire, intimidation homophobe et soutien familial perçu d’adultes émergents lesbiennes, gais, bisexuelles ou bisexuels au Québec

“…Bien que le gouvernement québécois démontre depuis plusieurs années sa volonté de promouvoir l'intégration des personnes des minorités sexuelles (ex., plan d'action gouvernemental de lutte contre l'homophobie et la transphobie 2017-2022 5 ) et de combattre, plus largement, l'intimidation (ex., projet de loi 56 pour la prévention et la lutte contre l'intimidation et la violence à l'école 6 ), il perdure un certain niveau d'hétérosexisme et d'homophobie dans nos sociétés. De ce fait, les jeunes LGB ont à relever des défis spécifiques, qui s'ajoutent à ceux auxquels sont confrontés l'ensemble des jeunes adultes en émergence et qui sont susceptibles de mettre à mal leur construction identitaire (Cooper, 2011), leur estime de soi (ex., Blais, Gervais et Hébert, 2015) et leur santé mentale (ex., Boucher, Blais, Hébert, Gervais, Banville-Côté, Bédard et al, 2013;Chamberland et al, 2011;Morrison, 2011). Plus largement, ces résultats suggèrent que la construction identitaire a des bases sociales et interactionnelles (Cohen-Scali et Guichard, 2008;Kunnen et Bosma, 2006;Kerpelman, 2001) (Finlinson, Colón, Robles, et Soto, 2006;Grov, Bimbi, Nanin et Parsons, 2006;Lourie et Needham, 2017;Pathela et al, 2006;Ross, Essien, Williams et Fernandez-Esquer, 2003).…”

Perceptions des psychologues scolaires de l’intimidation à caractère homophobe au sein des écoles

“…Le terme homophobie réfère à une « peur ou haine de l'homosexualité chez les autres, qui se traduit souvent par des préjugés, de la discrimination, de l'intimidation ou des actes de violence » (Gouvernement du Canada, 2010, p.5). Dans le cadre de cette étude, l'ICH renvoie à toute forme d'intimidation envers un élève de minorités sexuelles et de genre (ÉMSG) ou à un langage utilisé qui pourrait être dénigrant envers un élève en raison de son orientation sexuelle, réelle ou perçue, ou son expression de genre excentrique (Boucher et al, 2013). Rappelons qu'un ÉMSG s'identifie comme lesbienne, gaie, bisexuelle, transsexuelle, transgenre ou non binaire (American Psychological Association, 2012;CDPJQ, 2007).…”

Expériences rapportées par des psychologues scolaires québécois au primaire et au secondaire sur leurs rôles pour lutter contre l’intimidation à caractère homophobe

“…Dans le cadre de la présente étude, l'intimidation à caractère homophobe (ICH), une sous-catégorie d'intimidation, renvoie à toute forme d'intimidation envers un ou des ÉMSG. Il s'agit également de tout langage utilisé qui pourrait être dénigrant envers un élève en raison de son orientation sexuelle réelle ou perçue, ou de son expression de genre qui est non conforme aux stéréotypes traditionnels (Boucher et al, 2013;O'Higgins-Norman, Goldrick et Harrison, 2010).…”

“…Les taux d'ICH sont plus élevés chez les jeunes rapportant une attirance exclusivement envers le même sexe (Boucher et al, 2013). L'enquête menée par Taylor et Peter (2011) au Canada auprès de 3 700 élèves dans les écoles secondaires montre que 55 % de ces derniers ont été la cible d'ICH s'étant manifestée par des formes verbales telles que des moqueries et 21 % par des formes physiques comme des bousculades.…”