Cette contribution propose de rendre compte d’une lutte émancipatrice radicale au sein de squats féministes dans lesquels s’installe un collectif de militantes autonomes, libertaires, réfractaires à la hiérarchie entre les sexes, aux injonctions normatives sur le genre et la sexualité. À partir de ces expériences militantes et habitantes et d’une approche « chronologique », allant de l’entrée en squat à sa sortie, il s’agit de souligner le processus rétributif par lequel les militantes anarcha-féministes passent, annonçant les différentes phases d’engagement au sein du squat : d’une pratique intense, assidue pour contester les normes de genre à une pratique occasionnelle, voire inexistante, annonçant la reconnaissance et la valorisation de son identité de genre. Changer la vie, c’est finalement changer sa vie, en déconstruisant sa propre socialisation autour des identités de genre et/ou de sexualité.