Intellectuelle ou militante ? Le serpent de mer fait son numéro

Abstract

Mais] qui sont ces serpents qui sifflent sur [n]os têtes ?» Andromaque, acte V, scène 5, 1667 Acte de naissance du numéro, récit N° 1 «Intellectuelle ou militante? Telle est V alternative récurrente devant laquelle les chercheuses féministes semblent placées ou se placer, comme s'il fallait toujours et encore choisir son camp: la volonté défaire science ou de changer le monde. » Ainsi commençait V appel à contributions lancé pour le présent numéro. D'emblée il nous interpelle, reprend des distinctions et des oppositions familières, semble-t-ilf aux diverses «volées» de chercheuses féministes: recherche ou militantisme? Connaître ou agir? Discipline ou indiscipline? Nous voici conviées à la critique d'alternatives intenables avec lesquelles nous nous battons et (nous) débattons. Malgré nous? Plus que jamais? Au moment même où les recherches féministes commencent à être institutionnalisées dans les pays francophones, on rejoue la mise, on s'inquiète : études genre ou études féministes ? La nouvelle configuration du savoir féministe ouvre-t-elle à une autre articulation entre pratiques scientifiques et militantes? Le problème se pose-t-il différemment que dans les années 70 ? Mais le problème est-il vraiment de les articulermieux, autrement? N'est-ce pas mobiliser des définitions mutuellement exclusives de la science et du politique, que défaire du connaître l'ennemi préféré de l'agir? Ce questionnement semble curieusement convenu : faire science et changer le monde, ou faire science pour changer le monde, ou faire science, c'est aussi, déjà, changer le monde. Est-ce verser du vieux vin dans des bouteilles neuves, ou du vin nouveau dans de vieilles bouteilles ? 4. | NQF Vol. 22, No 1 / 2003 ^^^^jGrand angle | Champ libre | Parcoursl Comptes rendus | Collectifs Intellectuelle ou militante? Le serpent de mer fait son numéro I Cynthia Kraus, Fabienne Malbois, Françoise Messant, Gaël Pannatier, Céline Perrin Oublions les convenances : à boire ! Le dossier du Grand angle s'ouvre sur l'article de Christine Bard qui,

Quel genre de savoirs? Epistémologies féministes et (dé)construction des connaissances

“…1 Se référer notamment à Collin (1992), Guillaumin (1992), Kraus et al (2003), Le Doeuff, (1998), Mathieu (1991 et Thébaud (2003 (Angeloff & Laufer, 2007, p. 21). L'enjeu de cette contribution réside dans la mise en lumière de cette neutralisation du genre.…”