De la musique dans l'espace psychique des adolescents

Douville, Olivier

doi:10.3917/lett.069.0097

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“…Résultante de la projection sur la sphère sociale de la pulsionnalité propre à l'adolescence (Douville, 2007), la musique permet tout autant de l'exprimer que de la canaliser. La violence…”

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Le perceur d’enveloppes. De la violence sonore à l’adolescence

Brault¹

2018

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The sound of silence : 4'33'' « Le silence est une espèce de vacarme assourdissant 1 . » Un soir de pluie d'été, le 29 août 1952 au Maverick Concert Hall de Woodstock, David Tudor entre en scène, s'assoit devant son piano et ferme le couvercle du clavier. Trente secondes plus tard, le pianiste ouvre le couvercle : fin du premier mouvement ; il le referme et l'ouvre après un peu plus de deux minutes : fin du deuxième mouvement ; de nouveau il ferme le couvercle, une minute et quarante secondes s'écoulent avant qu'il ne l'ouvre une dernière fois : fin du troisième mouvement. David Tudor se lève et salue : fin de la pièce du compositeur John Cage intitulée 4'33''. L'oeuvre est interprétée et pourtant aucun son n'est sorti du piano. Le public est déconcerté. Pendant un peu plus de quatre minutes, la foule n'a « entendu » que du silence… du moins un silence musical. Ce n'est pas tant le silence que John Cage voulait expérimenter auprès de son public, que d'être attentif aux perceptions sonoreschuchotements, rires, râles ; des bruits du corps à la pluie battante sur le toitque seul le silence peut permettre (Cage, 1970). Par sa Silent piece, John Cage veut partager à son public l'expérience qu'il a lui-même vécu au sein de la chambre anéchoïque, « insonorisée », « sourde », de l'Université d'Harvard. En entrant dans la chambre, Cage n'entend pas le silence auquel il s'attendait, mais deux bruits : un aigu et un grave. Cage est confus ; l'ingénieur responsable de la salle lui explique : le son aigu est celui de l'activité de son système nerveux alors que le son grave est celui de sa circulation sanguine. Le silence n'existe pas. « Même la mort échappe au silence 2 ». Outre le bruissement de l'environnement, les bruits du corps empêchent l'existence du silence. Voici la leçon de John Cage.Seul le ventre maternel serait le lieu totalement silencieux dans lequel tout humain aurait vécu. Longtemps a-t-on pu le croire. Dès 1953, A. Tomatis (1963, 1972 découvre qu'au

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Le perceur d’enveloppes. De la violence sonore à l’adolescence

Brault¹

2018

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“…Olivier Douville (2007) entrevoit la musique comme la résultante de la projection sur la sphère sociale de la pulsionnalité propre à l'adolescent. Le rythme par exemple, serait l'expression même de son énergie pulsionnelle et permettrait de la canaliser.…”

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“…Le rythme par exemple, serait l'expression même de son énergie pulsionnelle et permettrait de la canaliser. De façon presque constante dans la littérature psychanalytique sur l'adolescence, on retrouve l'analyse de deux styles de musique qui seraient propres à cette période, le rap d'une part, et la techno, d'autre part (Castarède, 2011 ;Douville, 2007 ;Lecourt, 2006 ;Marty, 1997 ;Schiltz, 2000Schiltz, , 2008Vivès, 2009). Ces auteurs s'entendent pour dire que ces deux styles de musiques (rap et techno) ne répondent pas aux mêmes caractéristiques spécifiques à l'adolescence.…”

Section: La Musique Et L'adolescentunclassified

“…Ces auteurs s'entendent pour dire que ces deux styles de musiques (rap et techno) ne répondent pas aux mêmes caractéristiques spécifiques à l'adolescence. En effet, le rap serait plus du côté du corps, du rythme, de la pulsion, alors que la techno serait plus du côté de l'Eros, des pulsions de vie mais sous la forme de l'indifférenciation (Douville, 2007). É.…”

Section: La Musique Et L'adolescentunclassified

“…Pour François Marty (1997) les rythmes musicaux caractérisant ces « musiques adolescentes » sont à la mesure de la force, de la rapidité, de la nouveauté des rythmes biologiques pubertaires. En outre, à travers le rythme, la musique permettrait à l'adolescent de trouver une forme de stabilité dans ses propres arythmies corporelles, ainsi que de retrouver une forme de trace archaïque perdue (Douville, 2007). Néanmoins, une hyper-rythmicité de la musique pourrait être un mécanisme de défense, ou plutôt de survie, permettant à l'adolescent de se fabriquer illusoirement un « corps de secours » (ibid.).…”

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De l’individuel au groupe : place et fonction du rythme dans les réaménagements identitaires à l’adolescence

Brault¹,

Moro²

2018

La Psychiatrie De l'Enfant

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Dans cet article, nous étudierons la place et la fonction du rythme dans les réaménagements identitaires à l’adolescence. En premier lieu, nous proposons un parcours de littérature concernant les rythmes (pulsionnels, corporels, musicaux) dans la construction identitaire sous le prisme de la dynamique bébés/ados ainsi que sur la place de la musique dans l’espace psychique des adolescents. Nous illustrerons nos propos à travers une étude de cas (individuelle et groupale), construite à partir d’une recherche que nous avons réalisée au sein d’un groupe « d’improvisation sonore » dans un hôpital de jour pour adolescents. Par l’intermédiaire d’une réflexion axée spécifiquement sur le rythme, nous essaierons de montrer la pertinence « évaluative » et « thérapeutique » d’une telle médiation avec des adolescents.

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L’enveloppe sonore du Soi, quarante-sept ans après Didier Anzieu

Brault

2024

Bulletin De Psychologie

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L’auteur revient sur le concept d’enveloppe sonore, introduit par D. Anzieu, et sur ses limites à l’aide des travaux de P. Aulagnier et d’É. Lecourt, avant de revenir sur ses propres conceptualisations sur le destin de l’enveloppe sonore à l’adolescence. À partir des données issues de sa clinique, l’auteur développe l’hypothèse qu’avec la puberté l’enveloppe sonore constituée depuis la prime enfance vole en éclats et doit se restructurer en intégrant la nouveauté génitale. Cette restructuration nécessite tout un travail psychique, individuel et familial, qui est ici décrit. L’auteur conclut en montrant comment un travail sur l’enveloppe sonore peut se faire en musicothérapie analytique dans les cas les plus pathologiques.

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De la musique dans l'espace psychique des adolescents

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Le perceur d’enveloppes. De la violence sonore à l’adolescence

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