La forêt communautaire de Kaodji au Bénin regorge d'importantes ressources biologiques, qui ne sont pas encore toutes bien connues. Cette étude examine les caractéristiques écologique et structurale de cette forêt. A cet effet, la diversité floristique a été estimée au moyen de 48 relevés floristiques effectués selon la méthode sigmatiste de Braun-Blanquet (1932) dans différentes strates forestières et d'indices de diversité. Des mesures dendrométriques, de distances et de pentes ont été effectuées en vue de déterminer le profil structural lié à chaque type de phytocénoses et celui topographique de la forêt de Kaodji. Cette forêt se remarque notamment par deux strates nettement indépendantes (indice de Jaccard < 0,45). Il s'agit de : (i) la savane arbustive ayant pour espèces dominantes, Combretum collinum et Daniella oliveri ; (ii) et la forêt claire marquée par Isoberlinia doka et Combretum collinum. Leurs richesses floristiques moyennes sont respectivement de 36 et de 49. Les indices de Shannon et l'équitabilité de Piélou montrent des valeurs relativement faibles (2,33 bits et 0,45 en savane et 2,69 bits et 0,48 en forêt claire). La répartition par classe de diamètre des arbres dans ces deux milieux présente l'allure d'un « J » renversé et s'ajuste au mieux à une fonction logarithmique. Sur le plan topographique, cette forêt présente un relief vallonné d'allure pittoresque pouvant constituer un site touristique en cas de conservation et d'aménagement.

Les ressources végétales constituant pour les ruraux, d'importantes sources de soins médicaux et d'aliments, sont mal gérées du fait de la forte emprise humaine. Cette étude diagnostique, évalue les connaissances ethnobotaniques des populations rurales au Bénin, en vue d'analyser le niveau de conservation par rapport aux anciennes collections des années 1935 et 1940 effectuées par Laffite. La méthode de collecte de données est faite d'enquêtes ethnobotaniques et de relevés floristiques. Au total, 232 espèces utiles ont été collectées dont 25,86% recensées par Laffite. Parmi elles, 96% sont notamment utilisées en médecine traditionnelle, 20% en spiritualité, 13% dans l'alimentation et 3% en technologie. Certaines espèces mentionnées par Laffite ont disparu (Milletia thonningii, Premna hispida, Bryophyllum pinnatum, Spilanthes uliginosa, Caesalpinia bonduc, Tephrosia vogelii et Cissampelos mucronata) des terroirs, tandis que d'autres sont vulnérables en déclin (Afraegle paniculata, Antiaris toxicaria, Carissa edulis, Commiphora africana, Crateva adansonii, Pseudocedrela kotschyi, Securidaca longipedunculata, Leptadenia hastata et Tylophora camerunica). L'urbanisation, l'agriculture itinérante, les changements climatiques et l'introduction d'espèces exotiques sont autant de facteurs expliquant cette vulnérabilité. La prise de mesure de protection, l'installation de jardins de case et l'adoption d'approche de gestion durable de cette phytodiversité sont urgentes.

No abstract

La présente étude réalisée sur les plantes emménagogues et galactogènes utilisées dans les terroirs riverains de la Zone Cynégétique de la Pendjari a pour objectif de caractériser les groupes de substances chimiques contenus dans les drogues végétales utilisées pour le traitement traditionnel des troubles menstruels et ceux liés à l'allaitement. Pour cela, une étude ethnobotanique basée sur des entretiens semi-structurés a recensé les espèces utilisées. L'enquête ethnobotanique a révélé que 57 plantes sont combinées en 157 recettes par les populations pour traiter les troubles menstruels et ceux liés à l'allaitement. L'étude phytochimique des 9 plantes retenues révèle la présence des groupes de composés chimiques suivants : alcaloïdes, tanins, flavonoïdes, saponosides, dérivés quinoniques, stéroïdes et terpènes. De nombreux composés appartenant à ces groupes possèdent diverses propriétés qui pourraient intervenir dans le traitement des troubles étudiés. En effet, le rôle sur le bon fonctionnement du système nerveux, des glandes endocrines, des organes de reproduction et les propriétés antalgiques, anti-spasmodiques, anti-inflammatoires, antiseptiques et antibactériennes des composés chimiques identifiés dans les plantes analysées contribueraient aux activités recherchées.

Abstract. Arthropod assemblages were examined in Lama forest reserve, a protected area situated in the Dahomey gap, southern Benin, composed of plantations, degraded forest and remnants of natural forest. The objectives were to compare assemblages in relation to forest type and use, to elucidate the value of forest plantations for biodiversity conservation and to identify indicator species for specific forest habitats. Arthropods were collected over an 11-month period, using standardized sets of traps (pitfall, emergence, Malaise and flight intercept traps). Nine different habitats were studied, including natural and degraded forest, forest plantations (Tectona grandis and Senna siamea) of different age, and isolated forest fragments. Our analysis focused on detritivorous and xylophagous arthropods but also included ground beetles and heteropterans, totalling 393 species. We found no differences in species richness among natural and degraded forest habitats in the centre of the reserve (Noyau central). Outside of the Noyau central, species richness was highest in old teak plantations and isolated forest fragments and lowest in young teak and fuelwood plantations. Detrended correspondence analysis (DCA) separated three main groups: (1) natural forest, (2) degraded forest and young plantations, and (3) old plantations and isolated forest fragments. Multiple regression of DCA scores of the first two axes on environmental variables identified one natural and three disturbance-related predictors of arthropod assemblages in Lama forest: soil type (texture), canopy height, naturalness (proportion of Guineo-Congolian plant species) and understorey vegetation cover. We identified 15 indicator species for six different forest habitats. The highest numbers were found in abandoned settlements and old teak plantations. b-diversity was similar among the three DCA ordination groups (degraded forest excluded). Values for b-diversity were relatively high, suggesting that all major forest habitats contribute significantly to regional species pools and should therefore be protected. To enhance arthropod diversity, we propose that management practices in Lama forest should aim to encourage the development of species-rich understorey vegetation of the Guineo-Congolian phytogeographical region.